28 septembre 2008



LES ARTISTES DANS LA VILLE, À LA FÊTE DE L’HUMANITÉ VÉRITÉS DE L’IMAGE ET DE LA PEINTURE

INTÉRÊT et originalité du patrimoine artistique. LʼAffiche sérigraphiée de Mai 68 est à elle seule témoignage et trésor de la mémoire collective. Le présent est là avec son chevauchement de relations à lʼautre, cʼest tellement important. En cette année dʼanniversaire, lʼAffiche nous indiquait notre sens de la responsabilité y compris de lʼautre. Cʼétait ainsi. Les livres, les films, les documentaires, les débats, les musiques de ce tourbillon sont la belle humanité. Cette humanité que la Fête de lʼHumanité nous propose avec bonheur avec une exposition originale autour des “pavés 1968-2008” et une quarantaine dʼartistes et de créateurs contemporains. Les artistes, en raison même du développement accéléré des connaissances humaines, de lʼextension des besoins et des moyens de culture prennent une part croissante aux transformations du monde moderne. Cʼest cette prise de conscience qui rejaillit sur lʼesthétique et la nécessité du plaisir partagé. Tout en se réappropriant la ville et ses quartiers.

Pour Saint-Just, “lʼInsurrection est la garantie des peuples”. Modeler les formes picturales est un lien permanent de ces “Artistes dans la ville” en liaison avec leur fonction : Dubuffet, Miro, Ouzani, Tapies, les anonymes des affiches de Mai 68, Villeglé, Klasen, Alechinsky...

 

Civilisation contemporaine

 

Les artistes dans la ville, ces noms communs accolés évoquent toute notre civilisation contemporaine. Les dimensions dans lʼespace nous amènent à comprendre pourquoi un tel ancrage de lʼartiste dans la cité, en relation avec ses congénères, est possible. La prouesse est de faire partager ce sentiment à un public mélangé et ce pari est réussi, cʼest aussi le pari de la liberté où lʼindividu sʼexprime. Cʼest cela aussi la Fête de “lʼHumanité”.

LʼAffiche de Mai 68 est un matériau historique et culturel singulier dans le panorama politique de la France contemporaine ; peut-elle changer le monde ? En tous cas, elle y contribue. Sa force tient à sa forme même. La fantaisie du trait démarre du slogan et aboutit à un graphisme net, sans fioritures, visible, à travers les luttes, les manifestations, la puissance des grèves. La méthode convient à lʼAffiche et la question est de savoir jusquʼà quel point lʼartiste a su lui donner une décharge thématique, car lʼaffiche, à un moment précis des journées de Mai 68, est dans la signification du réel et donc de la vie. Cette vie qui embrasse toute une région, toute une corporation, toute une population. La vérité nʼest pas mitigée, elle est entière. Conscients de son importance, les étudiants de lʼatelier des Beaux-Arts ont fait oeuvre dʼoriginalité, de clairvoyance et de détermination, de solidarité.

Lʼartiste comme le travailleur sont liés par une expérience commune acquise au fil des pratiques et dʼune connivence certaine qui aboutissent à la création et à donner une ambiance exceptionnelle à toute une vie. Ni caricature, ni sacralisation. Le graphisme tient aussi à lʼunion Travailleurs-Étudiants-Enseignants-Artistes et à lʼindépendance face à lʼautoritarisme du pouvoir et de sa télévision. Mais en définitive, ce quʼon retient cʼest le but, cʼest-à-dire, informer, avertir, rythmer le combat, dénoncer, protester, revendiquer.

LʼAffiche de Mai 68 est faite pour bousculer les esprits. Cʼest le respect et la mise en pratique des engagements. La nature même du parti pris se traduit par un ensemble plastique qui répond à la physionomie de ces “Artistes dans la ville” dans lʼintelligence et lʼémotion. Panorama ? Rétrospective ? Démonstrations ? Toutes ces notions sont des propositions à la création artistique. 

par Liberté 62 publié dans : Fête de L'Huma
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