20 octobre 2008 1 20 /10 /2008 08:30




TOUS ENSEMBLE POUR L'EMPLOI INDUSTRIEL DANS L'AUDOMAROIS !


Pour les travailleurs de l'industrie et en particulier de la filière papetière de la région de St Omer, l'annonce de 102 suppressions d'emplois, chez Cascades à Blendecques, met le feu aux poudres.



11 octobre dans l'après-midi, ils étaient près de 1000 personnes à se rassembler et à défiler, pendant plus de deux heures, dans les rue de la capitale audomaroise, pour dire «non» à la politique de «casse industrielle» à laquelle se livre le patronat de la vallée de l'Aa et pour exiger un débat et des actes en faveur des salaires, des retraites, de l'emploi et de l'avenir de l'industrie.


La casse de l'emploi doit s'arrêter


Pour Jacky Desquirez, secrétaire de lʼUnion locale CGT de Saint-Omer et délégué dʼArjo Wiggins, «la casse de l'emploi doit s'arrêter : trop, c'est trop !» Le syndicaliste evoque des restructurations, des réorganisations, des suppressions d'emplois et des arrêts de machines un peu partout dans le secteur : «Dans une papetrie comme Cascades précise-t-il, où une machine est arrêtée, il va y avoir 102 suppressions de postes. Chez Arjo Wiggins, une nouvelle machine vient d'être installée. Nous nous demandons ce qui va se passer. Toutes les papeteries du secteur, plus ou moins, sont en difficulté.» Pécisant le sens de la manifestation organisée à l'appel de la CGT, de la CFDT, de la CFE-CGC et de FO , Jacky Desquirez souligne le développement du mouvement avec, fait positif, une volonté d'unité syndicale qui s'exprime fortement.


Une volonté d'unité syndicale s'exprime fortement


A la fin du rassemblement, devant l'hôtel de ville de St Omer, un point a été fait concernant la délégation de syndicalistes et d'élus locaux qui s'était rendue à la sous-préfecture pendant la manifestation. Le représentant de l'Etat a pris acte des revendications portées et s'est engagé à intervenir auprès du ministère de l'industrie pour un entretien. Du côté des syndicats, l'organisation rapide de nouvelles initiatives est envisagée.


Jérôme Skalski


«Il est grand temps de se préoccuper du devenir de l'industrie dans ce pays ! »


Présent avec d'autres membres du PCF aux côtés des manifestants à St Omer, Jacky Hénin, député communiste européen s'est entretenu avec Liberté 62.











- Liberté 62 : «Pourquoi êtes vous parmi les manifestants ?»


- Jacky Hénin : «Tout d'abord, pour exprimer notre solidarité avec le monde du travail qui est, une fois de plus, sacrifié sur l'autel de la rentabilité. Au-delà des différents discours qui peuvent être tenus, c'est en effet au nom de la rentabilité financière que l'on supprime, une nouvelle fois, des emplois. Comme la crise que vit le monde actuel le prouve, la recherche de rentabilité financière entraîne des problèmes majeurs. Aujourd'hui, certains sont en train de pleurer sur les banques qui risquent de faire faillite mais continuent, dans le même temps, à sacrifier l'emploi industriel. Je pense qu'il faut engager le plus vite possible un moratoire sur le suppression des emplois industriels et, avant d'entreprendre tout plan de restructuration, uniquement conditionné par questions financières, agir en faveur de l'emploi, du développement des territoires et permettre à l'industrie de répondre enfin aux besoins des citoyens de ce pays comme de l'ensemble du territoire européen.


  • Liberté 62 : «La semaine dernière, la Filpac-CGT organisait une manifestation à Paris pour faire valoir ses propositions auprès du patronat de la filière papetière. Que pensez-vous de cette démarche ?»


  • Jacky Hénin : «C'est tout à leur honneur. Ce n'est pas la première fois que la Filpac-CGT avance un certain nombre de propositions constructives visant à développer l'emploi plutôt que de faire la marche arrière. Systématiquement, le patronat répond par une volonté de ne pas entendre tout simplement parce que son but est de rechercher le maximum de profits. Pourtant, au fond, la situation est simple et peut s'expliquer avec des mots simples. Tout ce que l'industrie produit, nous en avons besoin pour vivre. Nous avons un choix à faire : soit nous développons une industrie qui réponde aux besoins des populations en France et sur le territoire européen ; soit nous achetons les produits industriels à l'extérieur, à moindre coût, pour faire le maximum de bénéfices et les salariés français et européens sont transformés en chômeurs. Il faut absolument maintenir une industrie forte et puissante en France et en Europe.»


  • Liberté 62 : «Comment faire pour faire ce message ?»


  • Jacky Hénin : «La réponse s'impose d'elle-même avec cette manifestation. La présence d'une multitude de syndicats, de salariés, de familles aujourd'hui marque une volonté forte d'exprimer ce choix. Il appartient au monde politique de traduire cette volonté dans les actes. Pour cela, il y a encore un bout de chemin à faire, parce qu'il reste encore, dans le monde politique, trop de résignation.»


  • Liberté 62 : «Quelles est la position du Parti Communiste Français à cet égard ?


  • Jacky Hénin : «La position du Parti communiste est très claire depuis longtemps. Il est grand temps que soient votées des lois qui interdisent les licenciements financiers. Déjà, il y plusieurs années, Alain Bocquet et d'autres élus communistes ont déposés des projets de loi en ce sens. Pour nous, il est grand temps de se préoccuper du devenir de l'industrie dans ce pays !»







Par Liberté 62 - Publié dans : Social
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